Désert de la Guajira en Colombie
Lors de mon périple de trois semaines en Colombie, j’avais beaucoup entendu parler du désert de La Guajira.
itué au nord-est de la Colombie et recouvrant en partie le Venezuela, il y fait 27C à l’année longue.
Les articles que j’avais lus sur les problèmes engendrés par sa sécheresse extrême m’avaient beaucoup intriguée. En partie à cause du réchauffement climatique, il n’a pas plu depuis plus de 3 ans, ce qui pose problème sur un territoire de plus de 20.000km², accueillant le peuple Wayuu. Paraissant encore peu touristique, plus rustique et différent de tout ce que j’avais vu jusque-là, j’ai décidé de m’y aventurer. C’est un de mes plus beaux souvenirs de Colombie!
Tout d’abord, je suis partie de Santa Marta en bus pour me rendre à Riohacha, capitale de la région de la Guajira. Ce n’est pas la ville la plus touristique. Vous pouvez aussi séjourner à Palomino, ville un peu plus développée, mais ce n’est pas ce que je recherchais. J’ai donc passé une nuit au Happiness Hostel.
La señora Karime, la propriétaire des lieux, m’a accueillie avec une boisson traditionnelle à base de panela, du jus de canne à sucre, cuit à haute température. Délicieux et rafraichissant pour s’acclimater à la chaleur sèche du désert. Karime est une des personnes les plus gentilles que j’ai rencontrées de ma vie. Par chance, elle a vécu plusieurs années à Cabo de la Vela, principal village du désert et m’a donné les meilleures informations pour que je puisse partir en solo, sans passer par un tour organisé (comme cela se fait depuis Palomino).
Je vous conseille de faire vos réserves d’eau et de nourriture ici, car une fois dans le désert vous n’aurez pas beaucoup de choix et l’eau est hors de prix. N’hésitez pas à apporter plusieurs litres, mais ne vous surchargez pas car le trajet sera un peu long et vous devrez changer plusieurs fois de moyens de transport!
Le lendemain, me voici partie pour prendre un taxi collectif, réservé par Karime, jusqu’à Uribia, dernière ville avant le vrai désert. Là-bas, ce sera l’occasion de découvrir son marché avec ses étales de viandes assez primaires, les gens qui fourmillent dans la rue, mais surtout de trouver une camionnette qui vous amène jusqu’à Cabo de la Vela.
Ne soyez pas trop pressés, il faut attendre que la camionnette se remplisse et que le toit soit plein de provisions avant de pouvoir partir. Les communautés sont organisées en petits groupes de maisons, loin les unes des autres et certaines à des centaines de kilomètres d’Uribia. La camionnette fait donc la tournée des petits villages pour distribuer les commandes. Me voici embarquée dans un voyage de plusieurs heures, en compagnie de personnes vivant dans le désert et trois autres touristes. Ce trajet me permet de découvrir la beauté des paysages, l’isolement des villages et les différentes communautés.
Arrivée à Cabo de la Vela, les rues sont désertes car il fait encore trop chaud pour que les gens sortent. Je trouve mon hôtel, ou plutôt terrasse, où se trouve le hamac qui me servira de lit.
Devant nous, une vue sur les caraïbes et les sportifs pratiquant le kitesurf. Car Cabo de la Vela est un gros spot pour ce sport en raison des vents forts et de la mer basse. Certains viennent même faire des stages d’une semaine ou deux.
Comme il n’y a pas d’eau courante ici, des tanks d’eau sont livrés depuis Uribia. Il faut donc se restreindre, et la douche se fera avec un seau et un récipient, comme au bon vieux temps. Coucher de soleil magnifique, nuit à regarder les étoiles depuis mon hamac, quoi demander de plus?
Le lendemain, je prends une moto taxi pour 5 000 pesos colombianos (soit 1,5 euros) pour visiter d’autres plages. En effet, la mer y est plus profonde et il y a moins de méduses. Faire de la moto dans le désert est une sensation assez sympa je dois dire!
Voulant rentrer à pied – un peu inconscient de ma part, je l’avoue- je me suis perdue. Mais j’ai découvert une crique sauvage seulement habitée par quelques pélicans s’amusant à faire des plongeons.
Retour à Cabo de la Vela, je réserve ma place pour partir en excursion le lendemain direction Punta Gallinas, le point le plus septentrional de l’Amérique du Sud. Je me balade dans les rues à la recherche d’un sac Wayuu, sac traditionnel des communautés du désert faits avec des crochets et aux diverses couleurs et motifs. Ce que j’aime de ces sacs c’est qu’ils sont autant portés par les femmes du désert que vendus pour les touristes. Je craque pour un blanc et marron à 50 000 pesos colombianos soit environ 15 euros. N’essayez pas trop de négocier les prix car les femmes qui vous les vendent ont travaillé des heures et des heures, et vivent dans un des départements les plus pauvres de Colombie. Aussi, n’hésitez pas à proposer de l’eau, si vous en avez, aux enfants qui viennent vous vendre des bracelets.
La nuit tombée, je pars manger une bonne langouste à seulement 5 $ ! Surprenant, mais vrai, la langouste entière et fraîchement pêchée ne coûte qu’un plus cher qu’un sachet de 6L d’eau. La pêche est généreuse dans les environs, d’où le prix.
Le lendemain, réveil à 5h du matin car les départs se font tôt pour éviter la chaleur. Je monte dans un 4×4 avec d’autres personnes à bord et nous voici partis pour l’aventure. Nous voyons le jour se lever et les enfants en bord de chemin qui attendent le ramassage scolaire bien sagement. Un peu plus loin, d’autres enfants tendent des cordes pour bloquer le passage des voitures. La raison? Ils ne vont pas à l’école et demande une sorte de droit de passage. Pour ma part je leur ai donné des bonbons, d’autres donnent des sacs de riz, du sucre, du sel ou quelques pièces.
Nous arrivons à une sorte de baie où une barque nous attend pour nous récupérer. Les voitures ne peuvent plus continuer, car l’eau est en marée montante. Après un trajet de 15 minutes, nous voici enfin à Punta Gallinas. Il faut y aller pour comprendre la beauté des paysages et leur côté sauvage et authentique. J’ai l’impression d’être dans plusieurs déserts à la fois, tant la couleur du sable est différente d’un endroit à un autre, un coup rosé, un coup jaune.
La journée est dédiée à la découverte du désert. Une personne du campement où nous logeons nous amène à divers endroits en camionnette. Après avoir gravi une dune, une petite baignade n’est pas de refus pour se rafraichir alors que le thermomètre indique 47 degrés.
En parlant avec nos hôtes, j’apprends que le désert de la Guajira, et particulièrement Punta Gallinas, n’étaient que peu touristique jusqu’à l’année dernière, alors que le nombre visiteurs a doublé. D’abord, parce que la Colombie bénéficie d’une image de plus en plus positive, surpassant sa mauvaise réputation causée par ses trafiquants de drogue. Ensuite, parce que le tourisme en Amérique du sud a globalement augmenté et que les zones moins fréquentées sont de plus en plus prisées. L’augmentation du tourisme dans la Guajira est positive car elle donne du travail aux locaux et aide à développer la région, mais le tourisme dérange certaines communautés qui veulent rester tranquilles.
Après un bon poisson en papillote, une bonne nuit en hamac ne sera pas de refus. Je me réveille tôt le jour suivant pour pouvoir voir le lever de soleil. Un instant paisible à observer la nature se réveiller, avant de repartir en chemin inverse jusqu’à Cabo de la Vela, puis Riohacha. Mon aventure dans le désert fût brève, mais intense.
J’espère que tout cela vous a donné envie de connaitre la beauté de ce désert mais surtout la culture et les coutumes de la tribu Wayuu. Je ne suis restée que 3 jours dans la Guajira mais j’en garde de superbes souvenirs. J’en suis repartie beaucoup plus humble, plus que lors de la plupart de mes voyages. Si vous avez la chance d’y aller, soyez curieux et prenez-en pleins les yeux. Surtout, respectez la communauté et le désert, ils vous le rendront bien.
Toutes les photos sont la propriété intellectuelle de Geraldine Grego
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Discussion6 commentaires
En regardant tous les articles sur la guajira nous en retenons une chose … c’est définitivement notre regret de notre voyage en Colombie. Quel dommage ! mais on essaiera de se rattraper prochainement. En attendant c’est une belle visite virtuelle et heureusement pour nous nous avons pu visiter d’autres coins sublimes dans ce pays qui gagne à être connu.
Oui la Colombie a beaucoup à offrir! J’y retournerais avec plaisir!
Bonjour ,
Je souhaiterai faire le désert de Guajira vers la mi-décembre mais j’hésite encore à le faire avec un tour opérateur . Donc ma question : est -il possible de faire l’excursion seule ? Ma seule crainte serait de me « perdre »
Merci pour votre retour ,
Audrey
Salut Audrey
Tu veux dire Punta Gallinas? Parce que le reste comme tu vois on l’a fait sans agence! Il faut prendre des bus.
Pour aller à Punta Gallinas sans tour organisé, il faut se rendre en 4×4 (chaque jour il en sort depuis Cabo de la Vela). Ne pas oublier d’aviser le chauffeur si tu penses rester 1 nuit sur place pour qu’il puisse venir te chercher le lendemain ^^
Svp vous tous qui allez dans le désert prenez un peu d’eau pour vous, mais sur place tu trouveras ce que tu veux bière eau coca! Prenez de l’eau et du riz pour les enfants ils ne vivent pas jusqu a 10 ans n’ont même jamais vu la pluie de leurs vie..
Je pense qu on nous sensibilise pas assez sur la manière dont les wayuus survivent, la pauvreté, la famine, la secheresse, un puit pour une tribu avec de l’ eau même pas vraiment potable et aussi l’impact de cette mine à charbon à ciel ouvert (une des plus grandes aux mondes!).Bref prendre du riz et de l’eau est la plus belle chose que vous pouvez faire!! Et apportez votre appareil photo, le paysage est magnifique!
Que hermoso es mi pais